Le SPOT : centre de santé sexuelle à Nice

Par AIDES

AIDES accompagne dans les parcours de soin les populations les plus vulnérables au VIH et aux hépatites virales, grâce à des centres de prévention et de santé sexuelle.

Idées clés

Domaine d'action

  • La médiation en santé

Durée du soutien

2019 - 2022

Lieux

Nice

  • 561 entretiens communautaires réalisés 2020
  • 74 consultations médicales spécialisées en 2020

Les bénéficiaires

En France, l’épidémie de VIH/sida se concentre géographiquement dans les centres urbains des régions à forte prévalence : Île-de-France, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes et Occitanie. Les territoires de Paris, Marseille et Nice concentrent à eux seuls plus de 60 % des nouvelles contaminations de VIH par an en métropole.

De plus, l’épidémie frappe de manière disproportionnée certains groupes de population et affecte peu la population générale. Elle touche en premier lieu les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes : l’incidence de la maladie dans ce groupe est 200 fois supérieure à celle de la population hétérosexuelle née en France métropolitaine. Elle touche aussi plus fortement les utilisateurs de drogues par injection ainsi que les personnes originaires d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes.

Par ailleurs, l’infection n’a pas reculé en France entre 2010 et 2017 (6 400 personnes ont découvert leur séropositivité en 2017) et les infections non diagnostiquées restent très nombreuses : on estime en France à 25 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH sans le savoir. Sachant que le temps qui s’écoule entre l’infection et son diagnostic est très long (plus de 3 ans en moyenne), les personnes ignorant leur statut virologique sont à l’origine de la plupart des cas de transmission du virus. Tandis qu’une personne séropositive sous traitement et avec une charge virale indétectable ne transmet pas le VIH.

L’association AIDES agit pour répondre à ce double enjeu de santé publique : la concentration des personnes touchées (à la fois géographique et dans certains groupes de la population) et la stagnation dans le recul de l’infection en raison de l’épidémie « cachée ». Pour cela, elle a créé en 2016 les SPOT, des centres de santé sexuelle localisés et s’adressant spécifiquement aux populations les plus concernées.

  • Cabinet de consultations du SPOT Marshall

Le projet

Situés à Paris, Marseille et Nice, les SPOT répondent aux besoins des populations les plus touchées pour faire en sorte que les personnes séronégatives le restent et que la maladie recule. Ils visent à lutter non seulement contre le VIH/sida, mais aussi les hépatites virales et plus largement les infections sexuellement transmissibles (IST), dans une approche globale de la santé sexuelle. Ils réunissent en un même lieu toute l’offre de prévention : préservatifs ; gels ; Prophylaxie pré exposition (ou PrEP, traitement de prévention médicamenteux), traitement post exposition d’urgence (TPE)… Enfin, les SPOT ciblent « l’épidémie cachée » grâce au dépistage, à la fois du VIH, de l’hépatite C et des IST.

La stratégie d’accompagnement communautaire des SPOT permet de s’adresser en particulier, dans un espace de parole libre et sans jugement, aux hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes mais aussi à certains sous-groupes de population tels que les personnes pratiquant le « Chemsex » (consommation de produits psychoactifs et/ou stimulants sexuels dans un contexte sexuel), les personnes Trans ou les travailleurs-euses du sexe.

Les SPOT mobilisent autour des patients de nombreux acteurs dans le respect de valeurs communes et de la confidentialité : bénévoles ; professionnels de santé (médecins, infirmiers) ; structures de santé telles que les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CEGIDD) ou services d’infectiologie ; services sociaux (assistants sociaux, médiateurs en santé). Tous coopèrent dans une approche transversale qui permet d’apporter des réponses concertées et pluridisciplinaires et de développer des pratiques communes.

Le programme repose ainsi concrètement sur deux piliers : l’accompagnement communautaire et ciblé dans le parcours de soin et l’offre en santé sexuelle menée par des professionnels expérimentés. Il intègre :

  • Des consultations et prescriptions médicales (vaccination, traitements de toutes les IST, prescription et accompagnement PrEP, consultations spécialisées en proctologie, addictologie, psychologie, sexologie ou infectiologie) ;
  • Des temps d’information et de dialogue collectifs (par exemple sur le Chemsex, les problématique spécifiques aux personnes Trans, la PrEP…) ;
    Des entretiens individuels ;
  • Une offre de dépistage rapide (VIH, VHC et IST)
  • la mise à disposition gratuite de matériel stérile de réduction des risques adapté aux diverses pratiques (matériel d’injection et d’inhalation par exemple)
  • Une proposition d’analyse de produits psychoactifs, en partenariat avec une structure labellisée.

Nous avons fait le choix de renforcer et de structurer notre offre en santé sexuelle avec des parcours permettant de maintenir les personnes vivant avec le VIH dans le soin et les personnes séronégatives de le rester. Ainsi, nous avons ouvert, après celui de Paris et de Marseille, un troisième SPOT à Nice.

Aurélien Beaucamp Président de AIDES

La structure

Créée en 1984, AIDES est la première association de lutte contre le sida et les hépatites en France et en Europe. Elle agit avec et auprès des populations les plus vulnérables au VIH/sida et aux hépatites (hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, personnes détenues, usagers de drogues, personnes trans, femmes, personnes migrantes, travailleurs-ses du sexe) pour réduire les nouvelles contaminations et accompagner les personnes touchées vers le soin et dans la défense de leurs droits.

Les bénéficiaires sont consultés sur leurs besoins, co-construisent avec l’association les réponses à y apporter et participent aux décisions au sein de la structure. AIDES joue un rôle majeur dans l’amélioration de la prise en compte des malades dans le système de santé en France et la lutte contre les discriminations. Ses principes : respect, indépendance, confidentialité et non jugement.

Ce qui nous a convaincus

  • Un concept novateur alliant prévention et accompagnement en un même lieu conçu pour répondre aux besoins des populations les plus exposées aux VIH et aux hépatites dans un territoire particulièrement exposé.
  • Une approche communautaire et ciblée visant à créer de la confiance et à placer les bénéficiaires au coeur de leur propres projet de santé et parcours de soin.
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